Le débat auquel Marine Le Pen devait participer à l'université Paris-Dauphine a été annulé après que des dizaines d'étudiants eurent envahi les lieux. Des perturbations que la leader du Front national impute à des "milices de gauche".

Par Dépêche (texte)

AFP - La présidente du Front national a dénoncé mardi soir les "milices de gauche" qui l'ont empêchée un peu plus tôt d'entrer à l'université Paris-Dauphine pour un débat, exigeant une condamnation de toute la classe politique, et notamment du candidat PS François Hollande.

"Est-ce que le pouvoir va laisser ces milices de gauche faire la loi dans notre pays? Est-ce que le pouvoir va laisser ces milices de gauche brutaliser des étudiants, empêcher une candidate à la présidentielle de venir s'exprimer dans le cadre d'un débat républicain et démocratique?", a-t-elle demandé, visiblement furieuse, lors d'un point-presse à son QG de campagne, à Paris.

Marine Le Pen a mis en cause le MJS (jeunes PS), l'UEJF (étudiants juifs de France), l'Unef (syndicat étudiant de gauche) et le NPA.

"Je demande aux responsables de gauche, y compris au candidat à la présidentielle (du PS), M. (François) Hollande, de condamner formellement et solennellement ces violences et ces procédés qui sont inadmissibles dans un pays démocratique tel que la France", a ajouté la patronne du parti d'extrême droite.

"J'attends de la classe politique la même condamnation, aussi ferme et aussi solennelle qu'elle serait intervenue si jamais c'étaient des jeunes du FN" qui étaient en cause et auraient empêché François Hollande de "tenir un débat", a-t-elle déclaré.

"Va-t-on, oui ou non, me laisser faire campagne", a-t-elle demandé.

A ses côtés, Grégoire de Rugy, président de l'Association Dauphine Discussion Débat, a parlé d'évenements "violents, verbalement" et "physiquement pour un étudiant" qui a selon lui reçu "un coup de poing dans la figure" mais n'est pas gravement blessé.

Les manifestants "ont cassé du matériel audiovisuel et on nous a insultés", a-t-il ajouté.

Marine Le Pen a tenu pour responsable, "entre autres", le président de l'université Dauphine, Laurent Batch, "parce qu'il nous avait donné l'assurance qu'il ferait filtrer les entrées (...) Je remarque que ça n'a pas été le cas".

Grégoire de Rugy a au contraire pris la défense de son président. "Je ne pense pas qu'il soit responsable des événements. Il y a pas tellement de responsabilités, puisque les étudiants sont vraiment rentrés par effraction, ils ont forcé le passage", a-t-il expliqué.

Interrogée pour savoir si l'empêchement de sa venue dans une université n'était pas le signe que la "banalisation" du FN n'était pas encore achevée, Marine Le Pen a répondu: "C'est trop facile de considérer que le Front national n'est pas banalisé sous prétexte que quelques milices de gauche décident de venir perturber par la violence un débat démocratique".

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