La Grèce exclut de céder sa souveraineté à l'Union européenne en matière de politique budgétaire, ont indiqué des sources gouvernementales, réagissant à une proposition notamment allemande en ce sens présentée à la zone euro.

"Il y a effectivement une 'note informelle' qui a été présenté à l'Eurogroupe" pour la mise sous contrôle européen permanent du budget de la Grèce, "mais la Grèce ne discute pas d'une telle éventualité, il est exclu que nous l'acceptions, ces compétences appartiennent à la souveraineté nationale", ont indiqué ces sources, après qu'une source européenne à Francfort eut confirmé l'existence d'une proposition de ce genre émanant de certains pays de la zone euro, dont l'Allemagne.

"Il y a des discussions et des propositions au sein de la zone euro, dont une de l'Allemagne" pour "renforcer le contrôle des programmes et des mesures sur place", a déclaré cette source sous couvert d'anonymat.

Une "expertise externe sur place pourrait être pilotée par les institutions européennes et devrait aussi avoir certains pouvoirs de décision", a ajouté cette source. "Déjà des représentants de la troïka (la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international) sont en Grèce et aident à leur mise en application et au contrôle", a-t-elle rappelé.

Athènes a déçu Berlin

Plusieurs pays de la zone euro s'impatientent devant la lenteur des progrès réalisés en Grèce, qui a crucialement besoin des 130 milliards d'euros de prêts inclus dans un second plan d'aide promis par les Etats européens en octobre.

"La consolidation du budget doit être accompagnée d'une direction stricte et d'un système de contrôle", avait indiqué un texte envoyé hier par Berlin aux autres capitales de la zone euro. "Au vu de son adaptation jusqu'à présent décevante, la Grèce doit accepter un déplacement de sa souveraineté budgétaire vers un échelon européen pour un certain temps", estime le gouvernement allemand.

lefigaro.fr