Une saison flamboyante célébrera le centenaire de la salle parisienne qui accueillit, peu après son ouverture, la création d’un chef-d’œuvre de la musique et de la danse : Le Sacre du Printemps, d’Igor Stravinski sur une chorégraphie de Vaslav Nijinski.
En présentant les grandes lignes de la prochaine saison du Théâtre des Champs-Elysées (TCE), Michel Franck, son directeur, fait preuve de réalisme : « Si le centenaire de cette magnifique salle parisienne inaugurée le 31 mars 1913 constitue un fait culturel marquant pour la capitale, celui de la création du Sacre du Printemps (le 29 mai de la même année) représente, lui, un véritable événement international ! Le scandale que provoquèrent la partition et la chorégraphie figurent parmi les plus retentissants de l’histoire des arts. »
Ouvert à la modernité
« La première saison de Gabriel Astruc fut incroyable, reprend Michel Franck. Cinq opéras en une semaine, des créations les unes à la suite des autres… Il fut d’ailleurs rapidement ruiné et dut se retirer en novembre 1913. Mais l’élan était donné. »
Cent ans plus tard, le TCE reprendra certaines des œuvres emblématiques de son histoire comme le trop rare poème lyrique Pénélope de Gabriel Fauré, ou Le Barbier de Séville de Rossini qui, aux côtés de Lucia de Lammermoor de Donizzeti, fit aussitôt entrer le bel canto italien avenue Montaigne.
On notera aussi une copieuse série de soirées de musique française, Ravel et Debussy mais aussi Chabrier, d’Indy ou Dukas ayant fait les beaux soirs du théâtre. Ouvert à la modernité, le TCE fit régulièrement entendre Olivier Messiaen et, le 7 octobre 1954, Désert d’Edgar Varèse, avec Pierre Henry à la bande magnétique et Hermann Scherchen au pupitre.
Un bal du centenaire le 5 juillet
Sans parler du bouquet d’opéras et d’oratorios baroques – spécialité de la maison depuis de longues années – ou encore du Don Giovanni de Mozart, sous la baguette de Jérémie Rhorer qui poursuit ainsi son parcours Mozart avenue Montaigne…
À noter enfin, un « Bal du centenaire », le 5 juillet 2013. Ce soir-là, plus de sièges ni de strapontins dans la salle mais une vaste piste offerte au public pour saluer la mémoire de la divine Joséphine Baker qui, elle aussi, aux côtés de Sidney Bechet et son « big band », fut une gloire du TCE dans la fameuse Revue nègre, grand spectacle en neuf tableaux … C’était le 2 octobre 1925.
Rens. 01.49.52.50.50 et www.theatrechampselysees.fr
EMMANUELLE GIULIANI
la-croix.com